Dans quelle mesure l'éducation peut-elle aider les jeunes en Afrique subsaharienne à obtenir des emplois décents?

Le rapport IIPE-UNESCO de Dakar récemment publié, Education and youth labour market outcomes in sub-Saharan Africa : Evidence from 8 countries souligne que l'éducation est généralement associée à des résultats positifs en matière d'emploi, notamment en ce qui concerne les revenus.  Cependant, si les jeunes les plus éduqués réussissent mieux que leurs pairs moins éduqués, leurs résultats sur le marché du travail restent assez médiocres en raison du manque d'emplois hautement qualifiés et de possibilités de travail décent.

 

 

 

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Les jeunes d'Afrique subsaharienne, qui représentaient 24 % de la population économiquement active en 2019, obtiennent de mauvais résultats sur le marché du travail. Le défi de l'emploi des jeunes réside principalement dans la faible qualité des emplois, selon le rapport IIPE-UNESCO de Dakar récemment publié: Education and youth labour market outcomes in sub-Saharan Africa: Evidence from 8 countries.

Comme la plupart des jeunes ne peuvent pas se permettre de rester au chômage en raison de la pauvreté généralisée et de l'absence de filets de sécurité sociale, ils n’ont souvent d’autre choix que  d’accepter toute opportunité d’emploi qui se présente à eux, y compris des emplois de faible qualité, pour subvenir à leurs besoins.

Les mauvais résultats des jeunes sur le marché du travail peuvent être attribués à des facteurs aussi bien liés à l'offre qu’à la demande. Du côté de la demande, il s'agit notamment du sous-développement économique, d'une croissance pauvre en emplois, d'un environnement des affaires défavorable, d'une faible compétitivité, d'une faible productivité du travail, d'opportunités d'emploi salarié et de travail décent limitées, et d'une économie informelle omniprésente.

Du côté de l'offre, le problème est lié au faible développement du capital humain. Les jeunes sont  sous-qualifiés, ou les qualifications et compétences qu'ils acquièrent ne répondent pas suffisamment aux besoins du marché du travail et aux attentes des employeurs.

En outre, les jeunes sont désavantagés par rapport aux adultes, car ils sont moins expérimentés et moins protégés. En conséquence, les conditions du marché du travail des jeunes sont caractérisées par le principe dominant du "dernier entré, premier sorti", qui est exacerbé en temps de crise. En outre, tous les jeunes ne sont pas sur un pied d'égalité. Les jeunes vulnérables, tels que les jeunes femmes et les jeunes vivant dans des zones rurales et reculées, ont tendance à accumuler des difficultés multiples qui compromettent davantage leurs perspectives d'emploi et de travail décent. 

Le rapport souligne que l'éducation est généralement associée à des résultats positifs en matière d'emploi, notamment en ce qui concerne les revenus. Toutefois, si les jeunes plus instruits s'en sortent mieux que leurs pairs moins instruits, leurs résultats sur le marché du travail restent assez médiocres. Par rapport à l'enseignement supérieur, la formation professionnelle est associée à un meilleur accès à l'emploi et à une meilleure adéquation des compétences, mais à des emplois de moins bonne qualité, notamment en termes d'informalité et de sous-emploi lié au temps.

Dans quelle mesure l'éducation augmente-t-elle les chances des jeunes d'accéder à l'emploi, d'achever la transition vers le marché du travail et d'obtenir des emplois décents ?  En répondant à ces questions, ce rapport tente de tirer des conclusions sur la façon dont l'éducation répond à la demande économique, aux besoins du marché du travail et contribue à atténuer l'inadéquation des compétences.