Pilotage de la qualité de l'éducation au Togo : s'adapter à la réalité du terrain
Un diagnostic des pratiques de pilotage de la qualité du système éducatif togolais a été conduit entre mars 2021 et mai 2022. Ce diagnostic a débouché sur la publication d'un rapport dont la synthèse présente les principaux résultats relatifs aux quatre fonctions fondamentales du pilotage de la qualité de l’éducation, les thématiques qui se dégagent, les chantiers de travail et axes d'amélioration ainsi que les prochaines étapes du programme au Togo.
Un diagnostic pour analyser les pratiques de pilotage de la qualité du système éducatif togolais
Les initiatives pour améliorer la qualité et les performances du système éducatif existent, mais leurs résultats ne sont visiblement pas à la hauteur des attentes des acteurs du ministère de l’Éducation. Pourquoi ? C’est la question à laquelle tentent de répondre les équipes nationales engagées aux côtés des équipes de l’IIPE-UNESCO Dakar, en s’intéressant à un axe peu exploré : que font concrètement les acteurs sur leurs lieux de travail pour améliorer la qualité de l’éducation ? Leurs actions sont-elles coordonnées, cohérentes et orientées vers l’amélioration de la qualité de l’éducation ? De quelle marge de manœuvre chaque niveau du système dispose-t-il par rapport à la politique sectorielle ?
A travers une méthodologie maintenant bien rodée et mise en œuvre dans plusieurs pays, l’équipe nationale du Togo – accompagnée par l’équipe de supervision de l’IIPE-UNESCO Dakar – est allée à la rencontre des acteurs: 4 semaines d’immersion au sein des équipes du niveau central du Ministère de l’éducation, 4 semaines aux côtés des services déconcentrés dans 4 IEPP et 2 DRE, 12 semaines d’observation et de séjour dans 6 écoles primaires, des dizaines de personnes rencontrées et observées, des centaines de données collectées, 8 ateliers de partage au niveau des écoles, 1 atelier de partage au niveau déconcentré…Ce sont les résultats de toutes ces activités menées qui ont été présentés lors de l’atelier, qui a pu mettre en lumière un certain nombre de difficultés auxquelles sont confrontés les acteurs dans leurs pratiques, et qui sont des freins pour améliorer la qualité du système.
Des fonctions de pilotage maîtrisées de façon inégale
Les présentations faites au cours de l’atelier de partage ont mis en lumière la bonne capacité du système éducatif togolais à définir des objectifs et à impulser l’action, l’une des fonctions principales du pilotage de la qualité de l’éducation retenues par le programme. En d’autres termes, le système est capable et bien outillé pour proposer des stratégies et réformes qui, sur le papier, répondent aux défis de la qualité de l’éducation. Mais cette capacité n’est pas suffisante à elle seule pour parvenir aux résultats escomptés. Les équipes pointent ainsi des difficultés importantes à allouer les moyens (matériels et humains) de manière efficiente, de même qu’à susciter l’engagement des acteurs au niveau déconcentré et à les accompagner dans la déclinaison des actions au niveau local.
En d’autres termes, les stratégies et actions même « bien pensées » au niveau central se heurtent dans la pratique à la réalité du terrain et à la variété des contextes, dont elles n’arrivent pas suffisamment à s’alimenter. Résultat : beaucoup d’énergie et d’efforts déployés pour un impact insuffisant, voire parfois inexistant. Alors qu’il suffirait peut-être de changer quelques manières de faire pour obtenir de meilleurs effets. C’est le sens des réflexions qui ont été menées par l’équipe et soumises aux participants de l’atelier : quelles sont les thématiques sur lesquelles agir, et comment agir ?
Des pistes d’amélioration à expérimenter au cours des prochains mois
Le diagnostic a révélé des problématiques résistantes, c’est-à-dire des préoccupations qui, malgré les efforts déjà engagés, demeurent toujours aussi prégnantes. Elles ont été présentées au cours de l’atelier et débattues pour identifier des chantiers de travail – soit un ensemble de sujets proches ou inter-reliés sur lesquels des expérimentations de solutions pourraient être menées – et des axes d’amélioration possibles.