La Mauritanie lance sa stratégie sectorielle de l'enseignement supérieur avec l'IIPE-UNESCO Dakar

Fruit de la collaboration entre l'IIPE-UNESCO Dakar et le ministère Mauritanien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, la Mauritanie a lancé sa Stratégie sectorielle de l'Enseignement Supérieur à l’horizon 2030, début février 2022.

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Higher Education Mauritania
Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifiq
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Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifiq

La stratégie s'articule autour de l'augmentation de la part de l'enseignement supérieur dans le produit intérieur brut, de l'augmentation du pourcentage de l'enseignement supérieur dans les allocations destinées au secteur de l'éducation, de l'amélioration de la gouvernance institutionnelle et du relèvement du niveau d'efficacité interne et externe du secteur.

La ministre, Son Excellence Mme Amal Sidi Mohamed Cheikh Abdallahi, a présidé la cérémonie de lancement en présence de Koffi Segniagbeto, chef de bureau de l’IIPE-UNESCO Dakar.

«L’élaboration la stratégie nationale de développement du sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche 2022-2025 en Mauritanie est manifestement le signe d’une volonté politique forte de la part des autorités gouvernementales. Cela est d’autant plus significatif qu’à la différence de ce qui est observé un peu partout dans la sous-région, l’exercice est financé de bout en bout sur budget propre, sans concours financiers extérieurs, notamment de partenaires extérieurs. Il faut ici par ailleurs souligner le leadership du gouvernement dans le processus, et l’implication effective des cadres gouvernementaux à toutes les étapes du processus,» à indiqué M. Segniagbeto. 

« L’élaboration la stratégie nationale de développement du sous-secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche 2022-2025 en Mauritanie est manifestement le signe d’une volonté politique forte de la part des autorités gouvernementales. Cela est d’autant plus significatif qu’à la différence de ce qui est observé un peu partout dans la sous-région, l’exercice est financé de bout en bout sur budget propre, sans concours financiers extérieurs, notamment de partenaires extérieurs... »

Koffi Segniagbeto
Chef de bureau, IIPE-UNESCO Dakar

Pour renforcer l'efficacité externe du secteur de l'enseignement supérieur, la stratégie préconise la diversification des structures d'orientation professionnelle afin d'améliorer l'insertion professionnelle des diplômés sur le marché du travail, ainsi qu'une meilleure gestion du flux de bacheliers - l'examen de sortie de l'enseignement secondaire - entrant dans les établissements d'enseignement supérieur.

« Il s’agit tout d’abord de se donner les moyens de gérer les flux attendus de bacheliers à l’entrée de l’enseignement supérieur, en provenance de l’enseignement secondaire. Cela requiert non seulement un financement soutenu (infrastructures et équipements pédagogiques, personnels enseignants et de soutien, etc.), mais également de l’organisation et de la concertation notamment avec le ministère de l’Éducation nationale en charge de l’enseignement secondaire, » a indiqué M. Segniagbeto.

« Il s’agit ensuite d’améliorer la pertinence des formations à l’enseignement supérieur, en l’occurrence de les professionnaliser à travers des formations professionnalisantes courtes centrées sur les métiers porteurs, et permettre ainsi aux sortants de pouvoir mieux s’insérer sur le marché du travail local. Enfin, la stratégie accorde une place de choix à gouvernance du secteur, notamment à travers l’assurance qualité des formations académiques et professionnelles. »

Bien qu'une étape importante ait été franchie avec l'élaboration de la stratégie, sa mise en œuvre nécessite des efforts encore plus importants.

« Au-delà des ressources indispensables et de leur alignement sur les objectifs, un défi important concerne les capacités nécessaires à tous les niveaux pour une mise en œuvre réussie de la stratégie. Juguler ce défi pourrait commencer par la diffusion de la stratégie à tous les acteurs et parties prenantes de sa mise en œuvre de façon à ce que toutes leurs actions convergent vers les objectifs stratégiques qui y sont définis. Une évaluation périodique de la mise en œuvre sera sans doute aussi nécessaire et constituera l’occasion de faire le point des avancées et dans le but de s’assurer que les objectifs sont en passe d’être éteints, » a conclu M. Segniagbeto.