Atelier régional de partage sur l’appui à l’opérationnalisation des politiques de formation professionnelle à Lomé

Lomé (Togo) – Un atelier régional de partage a eu lieu du 16 au 18 février 2017 à Lomé (Togo), à l’initiative du Pôle de Dakar de l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) de l’Unesco à travers sa Plateforme d’expertise en formation professionnelle (Pefop), de concert avec le ministère chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle du Togo. Il a regroupé une cinquantaine de représentants de 10 pays africains, ainsi que des réseaux spécialisés et des partenaires de la formation professionnelle en Afrique (Burkina Faso, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo).

Image
Atelier-regional-IIPE-UNESCO
Image
Atelier-lomé-une-IIPE-UNESCO

Lors de l’ouverture de l’atelier, le secrétaire général du ministère togolais, M. Gnamine M. S. AGAREM, dans son mot de bienvenue, s’est réjoui du choix du Togo pour abriter les travaux de cette importante rencontre. Il a par ailleurs affirmé que cet atelier vient à point nommé, au moment où les pays en manque de ressources sont appelés à mutualiser leurs énergies pour relever les grands défis de leur développement.

Ensuite, le chef de la Pefop de l’IIPE-Pôle de Dakar, M. Naceur Chraïti a exprimé sa joie d’être à Lomé pour  partager les résultats de l’identification des freins à l’opérationnalisation des réformes en formation professionnelle dans les premiers pays appuyés par l’IIPE-Pôle de Dakar et pour informer de l’avancée des Programmes de contribution à l’opérationnalisation des réformes (Procor). M. Chraïti a par ailleurs rappelé que l’atelier est l’occasion de réfléchir sur le travail en réseau et l’usage des différents outils pour développer la dynamique de partage et renforcer les capacités en formation professionnelle.

Le représentant de l’Agence française de développement (Paris), M. Christian Fusiller, a quant à lui exprimé toute sa reconnaissance envers le gouvernement togolais pour leur accueil, puis il a expliqué brièvement la genèse de la Pefop financée par l’AFD, lancée en novembre 2015 à Dakar (Sénégal) et qui a notamment aujourd’hui pour objectif de développer des partenariats. S’adressant aux participants, il a affirmé combien la démarche de la Pefop est empirique et souligné l’importance de l’implication des pays pour l’analyse et l’identification des freins à soulever pour l’opérationnalisation des politiques de formation professionnelle.

Par la suite, le chef de la section de la jeunesse, alphabétisation et développement des compétences de l’Unesco (Paris), M. Borhene Chakroun, est revenu sur l’agenda 2030 qui attache une importance première au développement des compétences techniques et professionnelles, notamment pour l’accès et la qualité concernant l’enseignement et la formation technique et professionnelle (EFTP). A l’heure actuelle, l’EFTP doit répondre aux nouveaux défis et tirer avantage des changements technologiques. L’Unesco a adopté une nouvelle stratégie pour s’adapter aux multiples changements, dans le but d’appuyer l’EFTP et d’équiper les jeunes et adultes des compétences nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent, à l’entreprenariat et à l’apprentissage tout au long de la vie, afin de contribuer à la mise en œuvre du Programme visant l’atteinte des objectifs de développement durable à l’horizon 2030.

Finalement, le ministre délégué en charge de l’enseignement technique et de la formation professionnelle au Togo, M. Georges Kwawu Aïdam, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, M. Octave Nicoué Brouhm, a souhaité la bienvenue aux participant à Lomé « la belle » et a souligné son adhésion à l’Objectif de développement durable n°4 « Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ». Le ministre a ainsi rappelé les enjeux à solutionner autour de la hausse du chômage des jeunes et du secteur informel qui absorbe environ 90 % des jeunes quittant l’école. Ainsi, les plateformes transversales et transnationales qui permettent de débattre des points fondamentaux pour la reconnaissance des compétences et des qualifications dans une optique de construire des parcours d’apprentissage tout au long de la vie sont les bienvenues. A la suite de ces propos, le ministre a déclaré l’ouverture de l’atelier d’une durée de 3 jours.

De cette manière, les discours d’ouverture ont donné un coup d’envoi concernant les objectifs de chacun des acteurs. Subséquemment, les débats ont porté sur les réalités et contextes propres à chaque pays et sur la pertinence des résultats du rapport d’identification et d’analyse des freins à l’opérationnalisation des politiques de formation professionnelle qui ont eu lieu dans une première phase au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire (en cours de réalisation), en Mauritanie et au Sénégal. De nombreuses recommandations pertinentes de la part des pays partenaires ont été exprimées, comme celle d’impliquer davantage les bénéficiaires même de la formation professionnelle dans le processus analytique. Des pistes concernant la structuration d’un Procor ont été soulevées où les 4 pays partenaires ont pu exprimer que l’avantage de cette étape a été de choisir les secteurs économiques relatifs à chaque pays. Pour la dernière journée, la thématique de mutualisation des connaissances et des outils a été très discutée en raison de son importance capitale. A ce sujet, pour qu’une mutualisation soit efficace, il faut identifier des personnes ressources pour piloter le projet et s’accorder sur un cadre juridique. Les pays partenaires sont d’avis qu’il faut sensibiliser les acteurs avant d’entamer le processus de la Pefop, clarifier et discuter davantage de la qualification et de la certification et développer des stratégies de communication pour faciliter ces recommandations. La prise en compte de ces différentes recommandations, appuyée par le processus de la Pefop, participera au décloisonnement et donc à l’inclusion des divers acteurs afin de mettre en œuvre les réformes pour la formation professionnelle en Afrique.