Formation des agents des services déconcentrés du ministère de l’Éducation au Tchad

En avril dernier, à Bongor, Tchad, s’est tenu le premier atelier sur l’intégration de l’approche genre dans le système éducatif tchadien. Cet atelier, financé par le gouvernement japonais, a été organisé avec le soutien de l’UNESCO et de son Institut international de planification de l’éducation (IIPE), en collaboration avec le ministère de l’Éducation et de la Promotion Civique (MENPC) du Tchad.

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Pendant trois jours, inspecteurs pédagogiques, recteurs d’académie, délégués provinciaux et chefs de service scolarisation des filles des provinces du Mayo-Kebbi Est, Mayo-Kebbi Ouest et Tandjilé ont suivi une formation intensive. Les participants ont renforcé leur compréhension des inégalités de genre dans le système éducatif tchadien grâce à des présentations, des échanges et des travaux de groupe.

Les modules de formation ont abordé des sujets clés tels que l’égalité de genre, la prévention des violences de genre en milieu scolaire, la gestion de crise et le retour des filles à l’école. L’objectif était de fournir des outils institutionnels, pédagogiques et managériaux pour lutter contre les inégalités de genre.

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Témoignages de participants sur la promotion de l’égalité de genre

Trois participants partagent leur expérience de cet atelier et leurs efforts pour promouvoir l’égalité de genre.

NEBOUMBAYEL Debora-bande-ITV-GCI

Quelles stratégies mettez-vous en œuvre pour lutter contre les inégalités de genre dans le système éducatif ?

Je travaille souvent avec les filles, en les rassemblant pour discuter de l'égalité de genre à travers des exposés, des questionnaires et des causeries-débats. J’essaie de les encadrer et de leur expliquer l'importance de la scolarisation des filles. Je leur montre qu'elles ne sont pas différentes des garçons, qu'elles ont le même cerveau et sont tout aussi intelligentes. Je visite les établissements pour transmettre ces messages et j'organise des discussions sur les obstacles à la scolarisation des filles et leurs solutions, aussi bien avec les élèves qu'avec les parents. Je collabore étroitement avec les Associations des mères d’élèves (AME).

Quelles solutions pratiques permettant la mise en œuvre de l’approche genre dans le système éducatif avez-vous apprises durant cette formation ?

Cette formation m’a beaucoup appris. C'était la première fois que je suivais une formation sur ces sujets et j'en suis fière. J'ai découvert à quel point les provinces peuvent s’engager pour promouvoir la scolarisation des filles. Rencontrer la Directrice de la Direction du Développement de l’Éducation des Filles et de la Promotion du Genre (DDEFPG) ainsi que mes collègues m'a permis de créer un réseau qui m'aidera à développer des projets dans ma province.

En quoi cette formation vous a-t-elle été utile ?

Cette formation est très utile. Elle m’a rappelé, et je le rappellerai à mon tour aux élèves filles, que l’État et le Ministère ne les ont pas oubliées, qu'elles sont soutenues et que nous sommes mobilisés pour les aider à compléter leur éducation. Il est crucial de continuer à offrir cette formation et d'en créer d'autres. Les enseignants ont besoin d'outils pour intégrer l'approche genre dans leur travail, et nous avons besoin de formations pour les former à l'utilisation de ces outils.

 

PIRSALA Domra-bande-ITV-GCI

Quelles stratégies mettez-vous en œuvre pour lutter contre les inégalités de genre dans le système éducatif ?

Nous appliquons les directives du gouvernement sur l’égalité de genre. Notre service de scolarisation des filles met en place des initiatives alignées sur les attentes gouvernementales concernant le genre.

Quelles solutions pratiques permettant la mise en œuvre de l’approche genre dans le système éducatif avez-vous apprises durant cette formation ?

Cette formation m’a beaucoup appris sur le concept de genre. Jusqu'à présent, nous le réduisions souvent à la définition du sexe. La formation nous a fait découvrir la dimension sociologique du genre. À mon retour, je vais dynamiser notre service de scolarisation des filles et intensifier les actions pour que la question du genre devienne une priorité.

En quoi cette formation vous a-t-elle été utile ?

Sur le plan pédagogique, cette formation a été très utile. J'y ai appris des méthodes pour intensifier nos actions sur le terrain. La formation était très participative, ce qui m’a beaucoup plu. L’apprentissage des méthodes de projection des besoins a été particulièrement bénéfique. Nous avons exercé la lecture et l’analyse des données, ce qui est très utile. J'espère que ce type de formation sera répété.

 

KOYE BAWA Laurent-bande-ITV-GCI

Quelles stratégies mettez-vous en œuvre pour lutter contre les inégalités de genre dans le système éducatif ?

En partenariat avec divers acteurs, nous avons lancé des initiatives pour stimuler la scolarisation des filles. Par exemple, avec l'appui de la GiZ, nous avons organisé des Prix d’Excellence avec une récompense spéciale pour les filles, les encourageant ainsi à participer et à exceller. Une fille lauréate peut inciter d'autres à suivre son exemple. Nous offrons également des primes chaque année, en veillant à récompenser plusieurs filles au niveau départemental ou de la sous-préfecture.

Quelles solutions pratiques permettant la mise en œuvre de l’approche genre dans le système éducatif avez-vous apprises durant cette formation ?

Nous avons reçu de nombreux outils pour stimuler la scolarisation des filles, et nous pourrons désormais les mobiliser. Les échanges avec des collègues d'autres académies et la connaissance des défis dans d'autres provinces ont été très utiles. Parmi les solutions discutées lors des travaux de groupe, l’information, la communication et l’éducation à l’égalité de genre et à l’approche genre me semblent essentielles. À mon retour, je mettrai en place des activités de communication pour impliquer tous les acteurs du secteur. Par exemple, en collaboration avec les radios locales partenaires, nous pouvons promouvoir la scolarisation des filles et sensibiliser les parents sur ces questions.

L'atelier fait partie du projet Rescolarisation des filles : Atténuer l'impact de la pandémie de COVID-19 sur l'éducation des plus marginalisés, soutenu par le Ministère de l’Éducation, de la Culture, des Sports, des Sciences et de la Technologie(MEXT) du Gouvernement du Japon dans le cadre de la Coalition mondiale pour l'éducation. Avec la Mauritanie et le Pakistan, le Tchad est l'un des bénéficiaires du projet.

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