En quoi consiste l’appui technique apporté aux pays ?
L’assistance technique de l’IIPE-UNESCO porte sur l’appui à la préparation des analyses et des plans sectoriels de l’éducation sensibles au genre, ainsi que sur le renforcement des capacités à plus long terme. À l’instar du Nigéria ou de la Sierra Leone, le gouvernement mauritanien a mandaté notre bureau de Dakar pour l’accompagner dans son prochain cycle de planification du secteur de l’éducation. Nous apporterons notre expertise en intégrant le genre tout au long du processus : de la collecte et de l’analyse des données
jusqu’aux recommandations.
Dès la constitution de l’équipe nationale chargée de l’analyse, nous nous sommes assurés que la démarche soit la plus inclusive et participative possible, en impliquant toutes les parties prenantes (les départements du ministère, d’autres ministères et des membres de la société civile). Nous avons aussi prévu une formation au genre spécifique au contexte mauritanien, conçue sur mesure pour l’équipe nationale. En somme, l’appui technique de l’IIPE se distingue par sa volonté d’aller plus en profondeur dans le renforcement des capacités des acteurs institutionnels, d’agir de manière inclusive et participative et d’impulser un changement pérenne.
Quels sont les chantiers prioritaires pour relever le défi de l’égalité de genre dans l’éducation ?
Si l’on veut faire une différence d’ici 2030, il faut tout d’abord progresser sur la collecte de données dans l’objectif de renforcer les analyses et diagnostics du secteur à l’aune du genre. Il s’agit aussi de générer de nouvelles connaissances et des outils analytiques pour clarifier les pratiques en matière d’égalité de genre dans l’éducation, faciliter la compréhension des questions et des défis et soutenir la prise de décision sur l’égalité de genre dans et par l’éducation. Une dernière priorité concerne la mobilisation de financements en faveur du genre, en particulier en faveur du changement de culture organisationnelle pour la prise en compte institutionnelle du genre aux niveaux central et décentralisé. C’est un préalable indispensable pour mettre en place des politiques plus équitables et égalitaires. Ces transformations demandent du temps, des investissements pour renforcer les capacités et des arbitrages budgétaires favorables à la question du genre.