Somalie : des progrès malgré des taux de scolarisation et des dépenses faibles
Selon les estimations, la population de la Somalie aurait atteint 16 millions d'habitants en 2020, avec une croissance rapide de près de 3 pour cent par an. Près de la moitié de cette population relativement jeune est en âge d'aller à l'école. Cette croissance est due à la taille importante des familles, qui comptent en moyenne six membres par foyer, ainsi qu'à un taux de natalité brut élevé. La demande d'éducation exerce une pression démographique sur les ressources gouvernementales, déjà limitées par des années de conflit, selon l'analyse du secteur de l'éducation en Somalie 2022 de l'IIPE-UNESCO Dakar.
Alors que la Somalie est en pleine reconstruction économique et sociale, avec une croissance observée dans des secteurs clés, certains indicateurs de développement humain restent particulièrement préoccupants. La pauvreté reste par exemple répandue, 69 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté en 2018. Les populations nomades et rurales souffrent le plus du manque de capacité du gouvernement à fournir des services de base, ce qui affecte leur accès à l'éducation.
Des progrès dans l'institutionnalisation du système éducatif
Pour améliorer la structure du système éducatif, le gouvernement a adopté la loi sur l'éducation générale en février 2021, et a rationalisé la structure d'autres sous-secteurs, notamment l'éducation religieuse, l'enseignement technique et professionnel (TVET), et les composantes du sous-secteur de l'éducation générale, comme l'éducation de base alternative et l'éducation de base des adultes. La nouvelle loi est le résultat de la révision de la loi sur l'éducation générale de 2017 pour, entre autres éléments, apporter de la clarté dans les fonctions des différentes agences et départements du secteur.
Si des progrès ont été réalisés dans l'institutionnalisation du système éducatif, l'accès reste faible et les abandons élevés. Le nombre moyen d'années de scolarité que les enfants somaliens peuvent espérer recevoir au cours de leur vie, connu sous le nom d'espérance de vie scolaire, est de 1,72, avec un désavantage considérable pour les filles qui reçoivent 1,48 année de scolarité contre 1,95 pour les garçons. Ce chiffre est nettement inférieur à la moyenne africaine de 7,7 ans, et encore plus bas que les cinq ans observés au Sud-Soudan, qui a connu un conflit récent comme la Somalie.